Ce printemps, Johny De Nutte a pris sa retraite après une riche carrière dans la construction et la certification. Pendant 34 ans, il a contribué au développement de COPRO. Ses collègues peuvent d’ailleurs toujours compter sur lui en coulisses.

Revenons ensemble sur le parcours personnel de Johny De Nutte. Il fut très varié, marqué par la recherche de la qualité, par des collaborations chaleureuses et par un esprit d’innovation.

Quel regard portez-vous sur votre carrière chez COPRO ?

Des intérêts divers et un désir d’explorer de nouveaux sujets : c’est dans mon caractère. Je considère donc ma carrière chez COPRO comme une riche interaction : COPRO m’a offert des opportunités, je les ai saisies et j’en ai fait quelque chose. Cela m’a valu un parcours très varié qui m’a permis de faire la différence en tant que pionnier. Il suffit de penser à la certification des granulats recyclés et secondaires, aux mélanges traités aux liants hydrauliques et aux débuts du béton routier.

J’ai également pu établir une bonne coopération dans différents domaines avec des fédérations professionnelles et des organismes de certification. La coopération au sein de COPRO a également toujours été primordiale. Le plus beau compliment que j’ai jamais reçu m’a été adressé par un ancien collègue : « La meilleure chose qui me soit arrivée au cours de ma carrière est d’avoir pu travailler avec Johny. » Pour moi, cette phrase dit tout. En tant que Manager d’unité, j’étais le leader de mon équipe, mais chaque équipier était autorisé à gagner sa course. Pour moi, travailler ensemble signifie donner des opportunités aux gens en toute confiance, délivrer un travail de qualité au sein d'un environnement harmonieux où se mêlent connaissances, excellence et considération pour autrui. Le sentiment d'avoir pu stimuler et accompagner la progression des autres me touche profondément.

Johny De Nutte

Quelle a été l’évolution la plus importante pour vous dans le secteur de la construction routière et de la certification ?

J’ai encore commencé à l’époque où la certification n’existait pas, celle où l’on échantillonnait et testait les livraisons de produits sur le chantier même. Peu à peu, j’ai vu beaucoup de choses changer. J’ai constaté la plus forte évolution dans deux domaines, à savoir l’utilisation de matériaux de recyclage et le suivi de leur impact environnemental.

Le recyclage consiste à transformer des déchets en de nouveaux matériaux de construction. Exemple : les débris de construction et de démolition sont broyés, tamisés et nettoyés pour produire des granulats utilisés dans les fondations des routes, mais aussi comme matière première dans le béton, par exemple. Au début de ma carrière, le recyclage était pratiquement inexistant. Seuls des produits primaires et naturels étaient alors utilisés. À partir des années 1990, j’ai observé un important changement à cet égard. La certification y a certainement contribué de manière significative. Je suis donc heureux de constater aujourd’hui que le recyclage est devenu une évidence et que l’on s’oriente de plus en plus vers une utilisation circulaire des matériaux.

Outre la certification de la qualité technique, j’ai également vu la législation environnementale relative aux matériaux recyclés se développer progressivement. La protection de l’environnement est extrêmement importante pour l’avenir de notre société. La certification est un outil efficace dans le cadre de l’application de la législation environnementale. Espérons que le système d’assurance de la qualité pour la qualité environnementale des matières premières, imposé dans le Règlement unitaire matériaux, sera défini par Décret ministériel d’ici en 2024. Ce document fournit aux producteurs des indications fiables pour commercialiser les produits de construction conformément à la législation. Il s’agit, entre autres, de granulats obtenus par traitement ou nettoyage de déchets (scories ou mâchefers provenant des processus d’incinération des déchets, sables de fonderie, ballast de chemin de fer, béton cellulaire, etc.) ou de sous-produits (scories ou mâchefers provenant de l’industrie ferreuse ou de l’industrie non ferreuse, etc.) Cette certification renforce certainement aussi la confiance des clients dans ces produits.

Le niveau de la qualité a été progressivement relevée et je suis fier d’y avoir participé.

Quels conseils donneriez-vous à la nouvelle génération de collaborateurs chez COPRO ?

J’ai toujours insisté sur l’importance pour mes collègues de maîtriser parfaitement la qualité technique et environnementale des produits certifiés sous leur supervision. Nous avons également toujours consacré une attention particulière aux applications de ces produits. Continuez sur cette voie, connaissez les propriétés de votre produit et sachez comment votre produit est utilisé dans les applications. Continuez à en apprendre de plus en plus sur l’impact environnemental et la durabilité de votre produit et de son application.

Un bon conseil d’un vétéran expérimenté dans le domaine : ayez l’esprit ouvert dans votre travail, dans le secteur, et optez toujours pour la garantie de qualité la plus élevée. Regardez au-delà de la procédure de contrôle et assurez-vous que vous vous appropriez vos produits, que vous vous positionnez en tant qu’expert. Bien sûr, cela demande un certain effort, mais cela fera toute la différence pour votre image en tant qu’inspecteur et pour COPRO en tant qu’organisme de certification.

Qu’est-ce qui vous empêche de dormir la nuit ?

Je réfléchis régulièrement au sens qu’il faut donner à la durabilité. C’est un terme très en vogue de nos jours. Cependant, il est essentiel de réfléchir à sa mise en œuvre, tant sur le papier et que dans la pratique. Il est essentiel de prendre en compte les aspects économiques, sociaux et environnementaux, tant dans le présent que pour l’avenir. À mon avis, ces trois maillons sont inextricablement liés et le défi majeur réside dans la concrétisation de cette interconnexion.

Développer l’utilisation de matériaux circulaires et introduire de nouveaux processus de production qui réduisent l’impact sur l’environnement et le climat, semble être une solution idéale. Mais qu’en est-il si cela se traduit par la mise sur le marché de produits ayant une durée de vie plus courte ? Dans ce cas, sur le plan environnemental, cette initiative serait vaine. De plus, les générations futures n’en bénéficieraient pas, l’aspect social serait complètement perdu. Parce qu’ils finiront par payer le prix des déchets qui aujourd’hui entrent dans la fabrication des produits.

L’outil TOTEM développe actuellement une initiative visant à calculer et à optimiser l’impact environnemental global des bâtiments dès la phase de conception en tenant compte de la circularité des matériaux. Cette démarche s’étend également au secteur des infrastructures. COPRO peut jouer un rôle de pionnier dans ce domaine, en sensibilisant les différents acteurs du processus de construction, des producteurs aux entrepreneurs, en passant par les maîtres d’ouvrage ainsi que les villes et communes.

Pour clôturer, quelle est votre devise personnelle ?

Mesurer, c’est savoir : ce que l’on mesure soi-même, on le connaît d’autant mieux.

 

Johny, merci pour vos années d’engagement et de dévouement. Nous vous souhaitons sincèrement le meilleur pour l’avenir.

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