Depuis le 1er mai 2020, la certification du contrôle de la qualité des terres et la traçabilité des terres excavées sont devenues une obligation légale en Wallonie. Au cœur du dispositif, l’ASBL Walterre veille à la conformité et à la transparence des flux de terres. Derrière cette organisation se trouve un acteur discret mais structurant : COPRO, organisme de certification reconnu, qui a non seulement contribué à la fondation de Walterre, mais en assure également l’audit opérationnel. Retour sur une collaboration fondatrice et ses développements.

UNE IMPLICATION FONDATRICE, ANCRÉE DANS L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

C’est en mars 2019 que le Service public de Wallonie confie à l’ASBL Walterre la mission d’opérateur officiel en matière de traçabilité des terres excavées. COPRO fait partie des membres fondateurs, aux côtés de la Fédération Wallonne des Entrepreneurs de Voirie devenue mobiwall depuis lors, Embuild Wallonie et Immoterrae représentant l’expertise flamande issue de la Grondbank.

Certerria

Notre implication découle de notre volonté de renforcer notre présence en Wallonie, tout en contribuant à une mission en lien direct avec le développement durable. - Bernard Cornet, Responsable Business Development Brussels/Wallonia chez COPRO.

Historiquement davantage présente en Flandre, COPRO souhaitait s’investir dans une dynamique circulaire à l’échelle wallonne. Son expérience en certification, notamment dans la mise en place du système flamand il y a 20 ans, a constitué un atout de taille.

L’AUDIT OPÉRATIONNEL : GARANTIR L’IMPARTIALITÉ ET LA TRANSPARENCE

Dès le lancement opérationnel de Walterre en mai  2020, des voix se sont élevées sur la composition de son conseil d’administration, notamment en raison de la présence d’acteurs du secteur de la construction. Pour répondre à ces craintes de partialité, un audit externe et indépendant a été instauré.

«  L’objectif de cet audit est de vérifier que les procédures internes de Walterre respectent scrupuleusement la législation et sont appliquées de manière impartiale par ses équipes », précise Bernard Cornet. Réalisé d’abord trois fois par an pendant deux ans, l’audit se poursuit aujourd’hui à un rythme annuel. Il couvre à la fois les systèmes de gestion mis en place et leur application concrète sur les dossiers traités. 

Cette vérification, assurée par un organisme reconnu et neutre, constitue un gage de sérieux pour les maîtres d’ouvrage publics, l’administration et tous les acteurs liés à la gestion des terres excavées, parfois méfiants face à une gouvernance jugée trop proche du terrain.

Le rôle de COPRO dans ce processus est rassurant. Personnellement, en tant que directrice, je me sens plus sereine grâce à ce contrôle externe. - Isabelle Laurent, directrice de Walterre.

UNE ÉVOLUTION VERS PLUS DE MATURITÉ ET D’EFFICACITÉ

Les débuts de Walterre ont été marqués par une certaine résistance des opérateurs, confrontés à une nouvelle charge administrative. Mais cinq ans plus tard, le paysage a bien changé. «  On observe aujourd’hui une vraie montée en compétence des entreprises, avec une réflexion plus poussée sur l’optimisation des mouvements de terre », note Isabelle Laurent.

Réutilisation sur site, mutualisation des terres entre chantiers d’un même groupe, création de zones de stockage temporaire : la traçabilité n’est plus perçue comme une contrainte, mais comme un levier de gestion intelligente. Cette approche pragmatique permet également de réduire les coûts logistiques et les impacts environnementaux liés au transport. 

ISO audit

CERTERRIA : UNE NOUVELLE CERTIFICATION QUI FAIT SENS

En parallèle, Walterre travaille avec COPRO à l’élaboration d’une certification pour les installations autorisées (centres de regroupement et de traitement de terres), baptisée CerterrIA. Un troisième acteur, à savoir l’ASBL FEREDECO, apporte également son expertise de terrain. Ce nouveau dispositif vise à combler un vide réglementaire entre l’entrée et la sortie des terres dans ces sites. « Les maîtres d’ouvrage publics nous demandent comment garantir que la terre qui ressort est bien celle qui est entrée », souligne Isabelle Laurent. La certification encadrera donc les processus internes pour garantir la transparence, prévenir les substitutions et renforcer la confiance dans l’ensemble de la chaîne.

Cet article a également été publié sur le site de Construire La Wallonie.

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