À la fin de l’année 2023, COPRO a eu l’honneur de délivrer le certificat Échelle de performance CO2 niveau 5 à la société Willemen Infra. Pour le constructeur de routes réputé, c’est une étape importante dans sa recherche de la neutralité climatique. « Le certificat niveau 5 montre que nous cherchons à réduire non seulement nos émissions de CO2 directes, mais également nos émissions indirectes du niveau 3. Il met en valeur notre engagement pour une réduction de l’empreinte carbone totale de nos activités » explique Franky Van den Berghe, responsable du développement durable chez Willemen Groep.
L’Échelle de performance CO2 est un système de management visant les rejets de CO2. Elle stimule les entreprises à réduire leurs émissions de CO2 de manière structurelle, tant dans leur fonctionnement que dans leurs projets ainsi que dans leurs chaînes d’approvisionnement. En coopérant et en innovant tout au long de la chaîne, les organisations peuvent atteindre leurs objectifs. Suite au succès de l’Échelle de performance CO2 aux Pays-Bas, les autorités flamandes, wallonnes et bruxelloises ont décidé en 2019 d’introduire ce système en Belgique. Étant un organisme de certification belge, COPRO a été désigné pour guider les organisations belges tout au long de ce processus.
L’Échelle de performance CO2 comprend 5 niveaux, allant de 1 à 5. Pour atteindre un certain niveau, une organisation et ses projets doivent satisfaire à certaines exigences fixées. Du niveau 1 à 3, il est surtout question des émissions, de la consommation énergétique de l’organisation elle-même ainsi que de ses projets. A partir des niveaux 4 et 5, en plus des émissions et de la consommation énergétique liée à sa propre organisation, le secteur tout entier et les différentes chaînes d'approvisionnement sont prises en compte, avec une attention toute particulière pour les projets innovants.
De 3 à 5
Willemen Infra et COPRO ont uni leurs forces en 2020 afin de commencer au niveau 3. Franky : « Nous avons délibérément opté pour une approche graduelle. C’est bien l’avantage qu’offre l’Échelle de performance CO2 : on a le temps d’évoluer et d’aborder les choses par étapes. On peut immédiatement passer du niveau 3 au niveau 5, mais le processus doit rester gérable. L’étape intermédiaire au niveau 4 nous a permis de d’abord vérifier certains points importants : de cartographier la chaîne du béton et de l’asphalte, de discuter avec les fournisseurs, de se renseigner ... Cela a facilité le passage au niveau 5. »
C’est clair : pour Willemen, le développement durable n’est pas de sable mouvant. Franky : « C’est dans notre ADN, surtout depuis 2020, l’année où la stratégie du Willemen Groep a été réécrite et le développement durable en est devenu partie intégrante. Donc, pas de pilier séparé. Cette approche permet d’intégrer le développement durable dans tous les processus, sans qu’il soit isolé. »
Direct et indirect
La certification Échelle de performance CO2 niveau 5 contribue d’une manière importante au plan de réduction de CO2 du Willemen Groep. Afin d’atteindre le niveau 5, une entreprise cherche à réduire non seulement ses propres émissions, mais aussi celles de toute la chaîne du secteur. Franky : « Pour les émissions indirectes du scope 3, nous analysons la chaîne d’approvisionnement afin d’identifier les points cruciaux et nous travaillons avec nos partenaires afin d’implémenter des solutions partagées. Dans ce contexte, nous impliquons aussi nos fournisseurs et d’autres parties concernées dans nos efforts afin de créer une chaîne de valeur durable. Cette approche s’inscrit dans les exigences de rapportage européennes de 2026. »
« D’une part, l’Échelle de performance CO2 concrétise l’objectif général de développement durable du Willemen Groep » ajoute Wim Devloo, responsable du service de prévention et coordinateur environnemental pour Willemen Infra. « D’autre part, elle concrétise aussi les exigences du client. En effet, certains clients sont de plus en plus exigeants à l’égard des entrepreneurs en ce qui concerne le développement durable. L’Échelle de performance CO2 constitue alors un indicateur précieux. Par ailleurs, c’est un outil qui permet de réaliser les objectifs sociaux européens – être neutre pour le climat en 2050. Toute l’Europe doit y contribuer. Notre entreprise aussi. Par conséquent, et parallèlement à l’Échelle de performance CO2, nous travaillons spécifiquement sur les droits d’émission. Cela a bien sûr un impact direct sur les émissions de CO2 de notre entreprise. La gestion stratégique des échanges des droits d’émission est cruciale pour nos centrales de production d’asphalte, parce qu’elle nous encourage d’investir plus dans le développement durable. En plus nous avons décidé de n’offrir que des véhicules de société électriques. Nous en avons déjà beaucoup dans notre flotte, ce qui fait déjà une grande différence au niveau des émissions de CO2. »
Communication et participation
L’Échelle de performance CO2 exige une compréhension toujours plus approfondie, des mesures de réduction de CO2 supplémentaires, une bonne communication et collaboration au sein de l’organisation. « En ce qui concerne la communication et la participation, l’Échelle impose des exigences claires. Nous sommes obligés de communiquer toutes les informations de façon transparente et de les rendre disponibles. Quant à la participation, nous devons discuter avec les principaux partenaires pour aligner nos approches de développement durable. De cette façon, le système nous pousse dans la bonne direction, et nous nous en réjouissons. Le champ d’application s’élargit ainsi. Nous le sentons aussi de la part des donneurs d’ordre. »
Malheureusement, l’échange des informations n’est pas encore standardisé. Par conséquent, la plupart des partenaires travaillent toujours de façon isolée. « Mais cela change. Nos efforts relatifs au scope 3 ont dévoilé un certain nombre de synergies avec nos fournisseurs. On a par exemple l’Environmental Product Declaration (EPD ou la Déclaration de produit environnementale) qui offre des renseignements transparentes et fiables sur l’impact environnemental d’un certain produit. Il est très important d’entrer en dialogue avec nos fournisseurs, et quand nous le faisons, nous constatons que la plupart d’entre eux suivent le même chemin. Le soutien augmentera sans doute dans les années à venir » conclut Franky.
