Elle est tout à la fois, jeune, femme, et inspectrice dans le secteur de la construction. Une combinaison peu évidente, mais pour Shiara Uyttersprot (28 ans), inspectrice pour l’organisme de certification et de contrôle COPRO, cela est tout à fait naturel. Depuis deux ans, elle travaille chez COPRO, où elle est responsable du contrôle des granulats recyclés. Un métier qu’elle a découvert un peu par hasard, mais qu’elle recommanderait à tout le monde – homme ou femme.

Comment êtes-vous entrée dans le secteur de la construction ?

« Honnêtement ? Par hasard », dit-elle en souriant.
« Je suis bioingénieure de formation, spécialisée en biotechnologie alimentaire. Lorsque j’ai obtenu mon diplôme, je n’ai pas immédiatement trouvé d’emploi dans ce domaine. On demandait souvent de l’expérience, ce que je n’avais pas encore. COPRO a été ma première vraie opportunité, et je l’ai saisie. Aujourd’hui, cela fait deux ans que je travaille ici et je n’ai jamais regretté ma décision. »

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En quoi consiste exactement votre travail ?

« L’une des missions clés de COPRO consiste à certifier la qualité des granulats recyclés à travers la délivrance de labels reconnus. En tant qu’inspectrice, je vérifie si ces produits répondent aux exigences de certification. Concrètement, je visite des chantiers de concassage qui produisent ces granulats. Lorsque des bâtiments ou des routes ont été démolis, les débris leur sont envoyés. Ils les transforment en matériaux réutilisables, et nous leur délivrons le label de qualité BENOR pour les performances techniques, et le label COPRO pour les performances environnementales. »

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Je n’aurais jamais pensé finir dans la construction — et maintenant, je ne veux plus en sortir

Vous avez un profil assez atypique. Quelles sont pour vous les plus grandes difficultés ?

« Le plus grand défi, reste sans doute la maîtrise des aspects techniques liés aux produits de la construction. Ma formation portait sur l’alimentation, et tout à coup, je me suis retrouvée au milieu du béton et des gravats. Mais finalement, il s’agit toujours du contrôle de la qualité, simplement le produit change. Heureusement, je suis bien entourée par mes collègues et j'évolue rapidement. Ce que j’apprécie aussi, c’est la variété. Aucune journée ne se ressemble. Je rencontre beaucoup de personnes différentes, et il y a toujours des situations inattendues à résoudre. C’est ce qui rend le travail passionnant. »

Le secteur de la construction est souvent perçu comme un monde d’hommes. Le ressentez-vous aussi ?

« Oui, en partie. Dans l’équipe des granulats chez COPRO, nous sommes quatre femmes inspectrices sur quinze. Sur les chantiers de concassage, on croise principalement des hommes. Le travail physique représente aussi un obstacle pour certaines femmes. Quoi qu’on en dise, cela reste un travail exigeant physiquement. Mais je vois un changement : de plus en plus de femmes ne se laissent plus intimider par l’image rude du secteur et choisissent des fonctions comme responsable de qualité. Ces fonctions deviennent aussi de plus en plus importantes : pour rendre le secteur plus durable, il est essentiel de donner une seconde vie aux produits et matériaux, sans compromettre la qualité. »

Ne vous arrêtez surtout aux clichés

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Comment, selon vous, peut-on briser la perception d’un « monde d’hommes » ?

« En rendant les femmes plus visibles. Montrons que nous avons aussi notre place dans ce secteur. Cela commence déjà avec le choix des études : dans les filières techniques, il y a toujours plus d’hommes que de femmes. Cependant, un diplôme ne fait pas tout. C’est sur le terrain qu’on apprend le plus. Si cela vous intéresse, ne vous arrêtez surtout aux clichés. »

En rendant les femmes plus visibles dans le secteur de la construction, nous brisons la perception d’un ‘bastion masculin’

Une dernière question : quels sont selon vous les plus grands défis dans le recyclage des gravats de construction en granulats ?

« Les débris sont de plus en plus exposés à différents types de contamination. On utilise de nombreux matériaux différents dans la construction, il est donc primordial de les trier lors de la démolition. La démolition sélective devient essentielle. En même temps, les exigences pour les produits recyclés deviennent plus strictes. C’est à la fois un défi et une évolution positive. Cela permet de garantir un niveau élevé de qualité, et c’est bénéfique pour l’image du secteur. Nous nous orientons de plus en plus vers une approche où ‘les gravats ne sont plus perçus comme des déchets’, mais bien comme des matériaux de construction circulaire à part entière. »

Cet article apparaît dans le magazine Recycle Pro.

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