Le secteur de la construction et les pouvoirs publics se tournent de plus en plus vers les granulats circulaires comme alternative aux granulats primaires. Non seulement pour des raisons de durabilité, mais aussi en raison de la baisse de la disponibilité des matériaux primaires. Stéphane Baguet, Certification Manager chez COPRO, explique comment la certification des différents types de granulats circulaires, en fonction de leur application, crée la confiance dans leur qualité.
Utiliser correctement et valoriser au maximum les matériaux de construction
En offrant un cadre légal pour la performance environnementale, la mise en application de l’Arrêté du Gouvernement Wallon (AGW) relatif à la Sortie du Statut de Déchet (SSD) aide au développement de la circularité des matériaux en leur offrant la possibilité d’être valorisable en tant que produit (et non plus déchet) sur le territoire de la région wallonne. Pour les granulats recyclés, l’annexe 2 de l’AGW défini clairement les exigences environnementales requises.
L'objectif de l’AGW est de réduire la pression sur les ressources naturelles en encourageant le réemploi des matériaux. Dans ce contexte, COPRO certifie le système de gestion de leurs qualités environnementales (critères de SSD), mais aussi la certification CE 2+ pour la mise sur le marché des granulats.
Actuellement, les granulats recyclés sont principalement utilisés dans les couches de (sous-)fondation des routes ou des bâtiments industriels.
Mais il y a également un intérêt croissant pour le béton circulaire en utilisant des granulats recyclés de béton en remplacement partiel de granulats naturels, afin de réduire l’impact environnemental du béton « classique ».
« Avec la certification BENOR des granulats de béton A+ et des granulats mixtes B+ pour une utilisation dans le béton prêt-à-l ’emploi ou préfabriqué, nous offrons un cadre de qualité clair pour les granulats recyclés et encourageons ainsi leur utilisation plus importante dans le béton circulaire », affirme Pieter Keppens, Unit manager au sein de COPRO.
Les matériaux de construction secondaires, tels que les scories, les mâchefers, les ballasts de chemin de fer et autres, sont également de plus en plus souvent utilisés dans la construction. Ici aussi la législation wallonne de Sortie du Statut de Déchet permet via une reconnaissance de SSD (chapitre II de l’AGW) de définir les critères qui détermineront à quel moment ces matériaux cesseront d’avoir le statut de déchet sur le territoire de la Région wallonne. La reconnaissance une fois établie, l’enregistrement de SSD (chapitre III de l’AGW) peut ensuite prendre effet pour tout valorisateur de ces matériaux.
Le sable circulaire : une réponse à la pénurie de sable annoncée
Parallèlement, des terres contaminées et des flux de déchets sont nettoyés et transformés en plus de 250 000 tonnes de sable lavé certifié par COPRO qui sont réutilisés chaque année dans le secteur de la construction.
Outre l'aspect durable, la pénurie imminente de sable est également un facteur déterminant. « L'extraction de sable en mer du Nord est limitée car ce sable est essentiel pour nos défenses côtières », explique Pieter Keppens. De plus, de nombreuses licences d'exploitation de carrières de sable aux Pays-Bas et en Allemagne arrivent à expiration, ce qui limite encore la disponibilité de sable neuf pour la construction dans les années à venir.
La solution ? Du sable circulaire provenant des sols et des flux de déchets, certifié tant pour sa qualité environnementale que pour ses propriétés techniques en construction. « C'est là que réside la force de COPRO. Nous certifions non seulement dans le cadre de la législation environnementale, mais aussi en termes d'aptitude à la construction pour des applications spécifiques dans le secteur de la construction ».
Coopération tout au long de la chaîne
La coopération entre les différentes parties prenantes est un facteur clé pour une approche circulaire efficace. « L’écosystème doit fonctionner aussi bien en amont qu’en aval », explique Pieter Keppens. « Cela signifie que les producteurs de granulats circulaires, les maitres d’ouvrage publics et privés, les entrepreneurs généraux et organismes de certification doivent collaborer pour assurer l’utilisation des matériaux de construction circulaires dans les nouveaux projets de construction avec la meilleure qualité possible ».
Afin de faciliter l’introduction des matériaux innovants dans la construction, COPRO a récemment lancé l’attestation d’innovation, en collaboration avec d’autres organismes de certification. L’attestation d’innovation comble concrètement le fossé entre innovation et certification. Il s’agit d’une étape intermédiaire pragmatique qui permet aux produits et systèmes de construction innovants, tel que des matériaux circulaires, d’être adoptés plus rapidement et en toute confiance.
Cet article est paru dans le magazine Construire La Wallonie.
